07 novembre 2006

Résurrection

D'ou viens-tu, foudroyante alacrité si versatile?
Depuis cet aurore, mon coeur contus s'emballe
Lui que la vile fortune avait rendu si peu ductile,
Pourquoi s'est-il emerilloné de façon si brutale?

Oui mon aubier s'est enflammé d'un feu démentiel
Une ardeur que je m'étais résigné à ne plus rêver
Car ma destinée m' apparaissait si superficielle
Et mon âme bréneuse tant illusoire à dégréver,

Mes amantes passées, telles des chanterelles,
Ayant su si bien joué de moi, de mes passions,
En amour, encore moins terrestre qu'un pètrel,
Je ne me livrais plus sans la moindre conviction

M'ayant trop envouté de leur charme ensorceleur,
Elles ont fini par m'infliger un létal coup de lame,
M'abandonnant gibbeux, seul avec ma douleur!
Mais je ne me suis pas autorisé à devenir infâme,

Je me suis retrouvé, troglodyte dans la pénombre,
Scrutant ces beautés parader devant mon regard,
Attendant que, bienveillante, une de ces ombres,
Veuille bien me cueillir et me guider au hasard!

Puis, toi, tu m'as souris, et c’est un feu qui se ravive!
En mon sein, un nouvel élan m'a permis de m'envoler.
Dans tout mon corps, j'en ressent la pétulance si vive!
Pourtant, je n'ai pas autorisé mon esprit à capituler!

Oui, je veux sentir au fond de moi cette douce chaleur!
Et à perpétuité, je veux m'y consumer et je veux y brûler.
Je ne veux jamais revoir en face cet indicible malheur!
Je confie à ta caléfaction le soin d'à jamais l'immoler!

Puisse consécutivement à ce suprême amour sincère
Que ta générosité naturelle m’a si gracieusement offert.
Que les liens qui m'enserraient à jamais se desserrent,
Que je me batte pour tenir éloigné ces inharmoniques fers.

Et que je puisse enfin redire, et à toi seule : "Je t'aime"